Le moindre écueil commercial vous sera difficilement pardonné, autant être clair sur ce point.
Comme si l'on montre par inadvertance ses cartes au poker, vous avez donné de la force à votre client dont la posture se montrera tantôt agressive, tantôt complaisante en fonction de la réaction que vous aurez et de la manière avec laquelle vous gérerez la problématique.
Un retard de livraison, une erreur sur la facture ou sur la liste des options, un service carte grise qui tarde, même les négligences indépendantes de votre volonté vous seront reprochées.
Le commercial, c'est la vitrine de l'entreprise, c'est lui ou elle l'unique interlocuteur à qui le client à confié mandat pour obtenir le service ou le produit pour lequel il vous a sollicité, il revient donc à vous de réparer le mal, quoi qu'il advienne.
Sam Walton, fondateur de la chaîne de centres commerciaux Walmart et accessoirement l'une des plus grandes richesse de ce monde, disait : « il n'y a qu'un patron, le client. Il peut licencier tout le personnel, depuis le directeur jusqu'à l'employé, tout simplement en allant dépenser son argent ailleurs.»
Qui pourrait nier cette réalité ?
Ce sont les clients qui font le marché, jamais les vendeurs, c'est encore plus vrai dans un secteur automobile où la concurrence fait rage, peu importe le produit que vous proposez, à moins de vendre la Bugatti Chiron conduite par Cristiano Ronaldo, l'exclusivité est quasi inexistante chez le mandataire ou le concessionnaire traditionnel.
Alors que faire ? Accepter que notre client puisse tourner les talons, en faire une affaire de principe ?
En fonction du cas, je ferais parti de cette catégorie, non pas par orgueil, mais parce que de mon point de vue, le client peut dépenser son argent ailleurs, mais j'aurais d'autres clients à qui proposer mon produit.
La règle ayant toujours son exception, si mon erreur est manifeste, j'accéderai à tout ou partie de la demande de mon client non pas pour m'exonérer, mais par souci de rester professionnel et de ne pas nuire à l'image de la société que je représente, si tant est que la demande de mon client est proportionnelle à l'erreur elle-même.
Dans les autres cas, je refuserais la vente en tenant compte des aspects légaux et inviterai mon client à aller se servir ailleurs.
Voici par exemple un cas concret : sur l'une de mes annonces d'une Citroën DS3, une option affichée n'était pas présente dans le véhicule. La cliente m'a demandé un geste commerciale de 500 €, prétextant que cette fonctionnalité était essentielle à ses yeux et que mon erreur lui avait fait perdre du temps et donc d'autres opportunités.
Cette cliente cachait d'après moi trop d'opportunisme, se montrait extrêmement exigeante sur un budget plutôt modeste pour un véhicule en très bel état. Sa demande n'était pas du tout en adéquation avec l'erreur présente sur mon annonce. Nous avons donc conclu sur une annulation de la réservation à laquelle elle avait procédé.