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Plus de 20 millions d’automobilistes passent le contrôle technique chaque année. Depuis mai 2018, le contrôle technique est devenu plus long et on constate une augmentation de plus de 12% du prix de celui-ci. Les prix moyens relevés sont ainsi passés de 69€ à 77,5€. Cette hausse fulgurante est-elle pour autant justifiée ?

Un contrôle plus assidu, plus sévère explique l’augmentation du prix

Une directive Européenne pour un nouveau contrôle automobile

Depuis le 20 mai 2018, une directive Européenne a mis en place un nouveau système de contrôle automobile. Le but de l’Union Européenne est d’assainir le parc automobile, de réduire les accidents et de fluidifier la circulation sur les autoroutes européennes. Pour cela, il faut renforcer la fiabilité des véhicules.

Cette nouvelle directive touche tout d’abord le nombre de points de contrôle à effectuer sur un véhicule. 132 points sont à examiner au lieu des 123 auparavant vérifiés. Ces 132 points permettent de déceler 610 éventuelles défaillances alors qu’avec 123 points, seuls 410 défaillances étaient détectable. Il s’agit de 200 nouvelles défaillances recensées dans les risques potentiels.

Pour les centres de contrôle technique, le cahier des charges a été alourdi. Cela nécessite un matériel de pointe et un temps de travail par voiture allongé. Pour financer leurs nouveaux besoins, les centres techniques ont dû demander aux automobilistes une compensation plus élevée. D’où une hausse du prix du contrôle technique.

Les défaillances critiques

Le CT s’est également durci et l’apparition des “défaillances critiques” augmente le temps de certains contrôles. Les défaillances critiques imposent une immobilisation du véhicule avec une mise en réparation dans la journée. Elles n’autorisent le véhicule qu’à circuler le jour-même de son contrôle et jusqu’à minuit : la voiture doit alors immédiatement être amenée chez un garagiste, car le problème décelé est considéré comme étant de force majeure, il pourrait ainsi mettre en danger l’automobiliste et les usagers de la route.

On compte 129 défaillances critiques, tels que :

  • Fuite de carburant : risque d’incendie
  • Pas de liquide de freins visible
  • Mauvaise fixation de l’étanchéité du système d’échappement

Ces défaillances critiques s’ajoutent aux défaillances majeures (qui doivent être réparées dans un délai de deux mois et nécessitent un passage en contre-visite) et aux défaillances mineures (qui doivent être réparées sans nécessité de contre-visite). On compte 120 risques critiques, pour 340 risques majeurs et 140 risques mineurs.

Suite à l’apparition de ces nouvelles réglementations, les voitures sont davantage contrôlés et susceptible d’être retenues pour un second contrôle. Le budget alloué à l’entretien du véhicule et aux contrôles nécessités représente une part plus importante dans le panier moyen d’un automobiliste.

Hausse du nombre de contre-visites

Le nombre de contre-visite est passé de 19,25% avant mai 2018 à 25,35% entre mai 2018 et mai 2019. Sur 100 voitures contrôlés, un quart devrons passer une examen de contre-visite alors qu’autrefois seul 19% des voitures devaient le faire. Le contrôle est nettement plus sévère et les automobilistes en paient le prix!

Notons au passage que le prix moyen d’une contre-visite est de 14€. Cela pèse pour une charge supplémentaire dans le panier moyen de l’automobiliste.

Des différences de prix selon régions et agglomérations

Une forte disparité des prix du CT selon les régions et les agglomérations est notable. Le prix du CT dépend également de la ville dans laquelle l’examen est effectué. Ainsi, le prix est plus élevé en agglomération que dans des zones rurales. Il est élevé dans les régions touristiques comme la Haute-Savoie, la Corse ou la région Alpes-Haute-Provence.

Les prix des contrôles techniques ont évolués de manières différentes selon les régions. Depuis 2017, en Corse, la hausse du prix avoisine les 20% , alors que celle-ci n’est que de 3,5% en Seine-Saint Denis.

Un nouveau contrôle à prévoir pour juillet 2019

Une nouvelle réforme, initialement prévue pour janvier 2019 a été repoussée à cause du mouvement des gilets jaunes. Celle-ci concerne la vérification des fumées et des particules rejetés par les véhicules, notamment à moteur diesel.

Cette réforme doit entrer en vigueur au premier juillet et elle ne concerne que les véhicules particulièrement polluants. Elle ne devrait pas augmenter les frais du contrôle, sauf s’il s’avère que la voiture est très polluante.

Voir le lien: Les principales conséquences du nouveau contrôle technique 2019